Le scandale de l’Aide Sociale à l’Enfance

Les enfants attirent les pédophiles, parfois déjà condamnés, dans l’enseignement, dans le clergé… Les enfants font parfois l’objet de maltraitance, dans des familles d’accueil qui sont censées être contrôlées par l’administration. Le parcours « administratif » des enfants est parfois aberrant (placement/retrait), en contradiction avec les besoins de développement psycho-affectifs.

On souhaiterait élever des borderlines, on ne s’y prendrait pas autrement.

Les enfants attirent aussi les profiteurs : les comptes de l’aide sociale à l’enfance ne sont pas contrôlés : il est possible de vivre un train de vie dispendieux aux frais de l’argent public.

Un reportage diffusé sur France 5 le 13 septembre 2016 :
Enfants en souffrance, la honte !

On retrouve dans ce reportage la logique bureaucratique, faite de négligence, d’indifférence, de contrôle faible, de médiocrité, de déni.

Comme le fait remarquer Patric Jean, la plupart des terroristes, bien médiatisés par BFM TV, sont passés par les foyers de l’enfance, l’école de la criminalité infantile.

Qui se rappelle que les frères Kouachi, Mehdi Nemmouche (musée juif de Bruxelles), Mohamed Merah mais aussi Hasna Aït Boulahcen (tuée dans l’assaut à Saint-Denis) sont tous passés par des foyers de l’enfance ?

Attentats: la valse des hypocrites ne fait que commencer

Honte à l’Etat français, honte à nous.

TV lobotomie

Les difficultés de concentration et de mémorisation sont des préoccupations croissantes dans notre pratique.

Nous avions depuis longtemps l’intuition de la nocivité de la télévision. Nous connaissons aujourd’hui les effets désastreux de la télévision sur le (non-)développement du cerveau humain grâce à cette étude d’un chercheur en neurosciences : TV lobotomie, par Michel Desmurget.

Son auteur s’exprime avec beaucoup de simplicité sur cette vidéo.

Parents, ados, enfants, il est grand temps de passer à la contre-attaque. Dynamiter les entreprises de neuro-marketing, de publicité et de télévision n’est pas possible; mais se détourner de toute cette merde manipulatoire, c’est possible, au prix de nombreux efforts.

Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant.

Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids.

Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l’école primaire.

Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d’un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme.

Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.

Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d’un tiers ses chances de développer la maladie d’Alzheimer.

Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d’un infarctus que René.

Tout ce que vous devez savoir sur la psy « intégrative »

Concilier la psychanalyse, les thérapies comportementales et la méditation, les séances en individuel et en groupe… C’est la vision « intégrative » qui se développe en France pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chacun. Le point sur une notion pas toujours bien comprise.

Par Isabelle Taubes

Un nouveau courant est en train de s’imposer en France : celui de la psy « intégrative », qui recherche les points communs entre les différentes tendances et met l’accent sur leur complémentarité. Il s’appuie sur le constat qu’aucune technique n’est suffisamment complète ni suffisamment bonne. « Intégrer » (du latin integrare) signifie rendre complet, entier, unifier. C’est, par exemple, considérer qu’un travail thérapeutique sera plus productif si le savoir acquis à l’aide d’une thérapie verbale, analytique, est vécu, mis en acte grâce à une thérapie émotionnelle, cognitiviste. ou à des exercices d’affirmation de soi. Intégrer, c’est aussi faire des choix : quelle technique, quel travail proposer à ce patient-là ?

« Il ne s’agit pas d’une nouvelle école ni d’une nouvelle méthode, expose Alain Delourme, psychologue, psychothérapeute et formateur de praticiens, qui s inscrit dans ce mouvement. Il s’agit de prendre en compte l’être dans sa globalité – le corps, les émotions, la pensée, la spiritualité, le passé, le présent, l’avenir. C’est un état d esprit, une volonté d’ouverture qui vont inclure les cultures anciennes, le yoga, la méditation. Il faut en finir avec les querelles de chapelles. Les confrères ne sont pas des ennemis. »

 

Une volonté d’unification

Aux Etats-Unis, l’intégration des approches thérapeutiques est déjà une vieille histoire, qui débute dans les années 1930. Aujourd’hui, un tiers des psys américains se réclament exclusivement de ce courant. Selon Françoise Parot (1), professeure d’épistémologie et d’histoire de la psychologie, c’est la vision américaine de la psychanalyse – pragmatique, visant l’adaptation (alors qu’en France elle a toujours été perçue comme un exercice intellectuel de haut vol) – qui a permis très tôt une alliance avec les thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies « humanistes » comme la gestalt (2), l’analyse transactionnelle (3) ou l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers (4).

En France, nous préférons les belles idées et les théories pures aux solutions pratiques, d’où les résistances face à l’intégratif, longtemps jugé trop peu rigoureux. Parmi les principaux arguments contre ce courant, le rappel que chaque grande approche thérapeutique porte avec elle sa vision particulière du monde et de l’homme. Et que, par conséquent, il n’est pas sérieux d’espérer les faire cohabiter… C’est à la fois vrai et faux, explique l’Américain Stanley Messer, professeur de psychologie clinique à la prestigieuse université Rutgers (New Jersey). « Les méthodes humanistes voient la vie et la thérapie comme une quête aventureuse : le patient est un héros en voie de libération qui va retrouver son être unique et merveilleux, sa vraie nature, son authenticité (5) », écrit-il. La psychanalyse partage cette vision romantique quand elle nous invite à explorer notre part cachée, nos rêves, nos fantasmes, à la manière d’un voyage vers soi-même. Mais, au terme de l’aventure, nul triomphalisme. Le chemin débouche sur une nécessaire résignation (une « castration », en langage lacanien) : le bonheur absolu est impossible et la vie en société est forcément frustrante.

Cette perspective a de quoi horrifier les praticiens des thérapies humanistes, qui insistent sur la bonté de l’homme, son formidable potentiel d’amour et de richesse. Pragmatiques, orientées vers la solution, les thérapies cognitives et comportementales, très utilisées dans le traitement des phobies et des conduites anxieuses, n’ont à la base rien de romantique. Pour elles, la guérison est essentiellement affaire d’apprentissage des conduites et raisonnements adéquats. Pourtant, au fil des années, ces courants, grâce à leurs échanges, ont évolué dans leur vision de l’existence. « Influencées par les méthodes humanistes, les thérapies cognitivistes et comportementales sont devenues plus « humaines », prenant davantage en compte les conflits affectifs du patient, nous apprend Stanley Messer. Les praticiens de la thérapie d’orientation analytique sont aussi devenus plus empathiques. Les thérapies humanistes, en revanche, n’ont pas cédé sur leurs idéaux de bonté et de beauté. »

 

Une création au quotidien

Les psychothérapies se transforment entre elles. Et comment nous transforment-elles ? Si l’approche intégrative est toujours centrée sur le patient et privilégie l’ouverture à l’ensemble des disciplines œuvrant à connaître l’humain et à le soigner, tous les thérapeutes n’ont pas la même idée de la façon dont ils doivent exercer leur métier. Pour Olivier Rouzet, psychopraticien lyonnais qui propose des thérapies individuelles et de couple (seuls les psychologues et les psychiatres ont droit au titre de psychothérapeute), par exemple, c’est l’état du patient qui détermine au jour le jour la stratégie thérapeutique à adopter. Un patient anxieux sera probablement plus réceptif à une séance d’hypnose guidée où il visualise des scènes de bien-être qu’à un lourd travail émotionnel ou de régression vers son enfant intérieur. « Je m’adapte, je me demande ce qui pourrait l’aider, précise-t-il. Je n’hésite pas à donner des conseils, à prescrire des « devoirs à la maison » entre les séances : écrire, réfléchir à telle ou telle problématique personnelle. »

Alain Gourhant, psychopraticien parisien, propose, lui, un parcours en trois grandes étapes. « Lorsque la personne commence à consulter, elle tend à intellectualiser son problème, à se couper de ses sensations, note-t-il. Il faut d’abord lui en faire prendre conscience, lui apprendre à les apprivoiser – par des techniques de libération émotionnelle, des approches psychocorporelles. » Dans un deuxième temps, le patient est invité à explorer sa vie inconsciente, en particulier l’origine de ses symptômes, par des techniques de régression, l’hypnose notamment. La dernière étape est celle de la « réunification intérieure » : donner du sens à sa vie, se centrer – par la méditation, des techniques énergétiques (yoga, qi gong). « Je ne sais jamais vraiment à l’avance comment va se dérouler une séance, commente le psy. La psychothérapie est un art. Comme un peintre, le thérapeute se laisse inspirer par son sujet, en l’occurrence ici son client. »

Pour Alain Delourme, être psychothérapeute intégratif, c’est être capable d’entendre son patient avec plusieurs références théoriques. A certains, il propose un travail à dominante analytique. A d’autres, une technique axée sur les émotions. Très souvent, le parcours associe séances individuelles et en groupe, avec du psychodrame (jeux de rôles thérapeutiques dans lesquels les participants sont invités à mettre en scène leurs conflits intérieurs, comme au théâtre). « Parfois, j’aide les patients à explorer leur vécu infantile; à d’autres moments, nous allons envisager leur futur, leurs projets », confie-t-il. La relation patient-thérapeute est le moteur de toutes les approches. Mais, en psychothérapie intégrative. la qualité de l’alliance thérapeutique est essentielle. « Le praticien et son patient travaillent ensemble pour comprendre la situation et trouver des solutions ». observe Olivier Rouzet. C’est-à-dire que le thérapeute admet que son patient est le meilleur expert de son propre « cas » : un net progrès si l’on pense à l’époque pas très lointaine où les psys se croyaient obligés d’être distants et muets comme des carpes. Faut-il pour autant se précipiter chez un thérapeute intégratif ? « Rien ne prouve qu’une thérapie classique ne soit pas aussi efficace, admet Alain Delourme. Personne ne dit que cette approche est plus performante qu’une psychanalyse freudienne. J’insiste : c’est un état d’esprit. »

1.            Lire l’article de Françoise Parot et Maximilien Bachelart : « La psychothérapie ne peut-elle être qu’intégrative? » sur www.maximilienbachelart.com.
2.            Inspirée de la psychanalyse, des approches humanistes et de la philosophie, la gestalt est une thérapie psychocorporelle qui insiste sur ce qui se passe « ici et maintenant » sans chercher la cause profonde, cachée, des symptômes.
3.            Théorie de la personnalité qui envisage trois « états du moi » (enfant, parent, adulte), l’analyse transactionnelle vise à améliorer la communication avec les autres, mais également entre soi et soi. en apprenant à repérer quelle voix parle en nous.
4.            Thérapie non directive dans laquelle le thérapeute aide le patient à se connaître, à évoluer, en exprimant les émotions que ce dernier suscite en lui. L’approche centrée sur la personne implique donc pour le psy un savoir-être autant qu’un savoir-faire.
5.            Stanley Messer, dans Psychothérapie Intégrative, sous la direction de John C. Norcross et Marvin R. Goldfried (Desclée de Brouwer, 1998).

 

Claudia. 42 ans, enseignante

« Chacune de mes expériences thérapeutiques m’a confrontée à une partie de moi »

« Etudiante, déprimée par un chagrin d’amour, j’ai démarré une psychanalyse classique avec mes premiers salaires. Je suis restée trois ans : le temps de comprendre que j’avais le droit d’être traitée avec attention et pourquoi je n’avais pas usé de ce droit jusqu’alors. Cinq ans plus tard, parce que je ne savais pas bien quoi faire de ma vie, j’ai rencontré un thérapeute qui s’est défini comme intégratif quand je lui ai demandé des détails sur son orientation. Parallèlement aux séances individuelles, il m’a proposé une thérapie de groupe, avec une approche psychocorporelle et des jeux de rôles. C’était parfois trop « hystérique » à mon goût, mais cela a amplifié l’effet du travail en solo. Mon rapport au corps s’est transformé. Je suis devenue plus sûre de moi. Analyser est essentiel, mais il faut aussi pouvoir vivre ce dont on parle. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients : trop de défoulement émotionnel stérile dans certaines séances de groupe, pas assez de mises en acte en psychanalyse. Je n’ai pas eu l’impression de « consommer des thérapies », mais d’en user selon mes besoins du moment. Toutes m’ont confrontée à une partie de moi. » Propos recueillis par I.T.

 

Attention au bricolage

Qu’il soit intégratif ou non, un psychothérapeute doit avoir effectué un travail sur lui-même durant plusieurs années et avoir acquis une solide formation en psychopathologie. C’est encore plus vrai quand on envisage de se former à plusieurs approches. « J’estime que, pour être thérapeute, il est important d’avoir obtenu un diplôme universitaire en sciences humaines – anthropologie, psychologie, philosophie, sociologie… -, déclare Alain Delourme, psychologue et psychothérapeute. La fac forme au travail de la pensée, à la rigueur intellectuelle. Surtout, il faut avoir expérimenté les méthodes que l’on applique. » Et savoir les utiliser de manière cohérente. Par conséquent, un psychothérapeute qui prétend en connaître à fond une dizaine est presque centenaire ou… un apprenti sorcier. Il est donc tout à fait légitime de demander à un praticien dont l’offre thérapeutique est aussi vaste que la carte d’un restaurant chinois d’expliquer son parcours professionnel. D’autant plus que le succès d’une thérapie tient plus à la relation avec le psy qu’au nombre de méthodes utilisées.

 

Où s’adresser

Pour trouver un thérapeute dans votre région : ff2p.fr (annuaire de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse) et psy-en-mouvement.fr. Signalons que certains thérapeutes intégratifs préfèrent se qualifier de « multiréférentiels ». Vous trouverez aussi de nombreuses adresses sur Internet.

Source : PSYCHOLOGIES MAGAZINE n° 151, Septembre 2015

Choisir son psy reste un casse tête

Certains ont déjà lu cet article, d’autre le découvrirons ci-dessous.

Un article assez confu et pessimiste

Le libellé de l’article est pessimiste, ça n’aide pas les patients à y voir plus clair. On aimerait bien compter sur l’auteur du monde pour nous aider… Alors j’essaie de compléter un peu.

Ce qui est dommage, c’est que nous avons en France la manie de pointer les statuts, là où nous devrions mettre en avant l’activité. Je préfère dire « Je joue du piano » au lieu de « je suis pianiste ».

Ce qui compte, c’est le type de thérapie que vous souhaitez faire. Et après, il vous reste à chercher un professionnel qui propose ce type de thérapie.

Les TCC sont pratiquées par les psychothérapeutes, mais aussi par les médecins, les psychologues, les psychiatres, et pourquoi pas par certains psychanalystes un peu open.

Les psychanalyses les plus courantes (Freudo-lacanienne ou jungienne) sont pratiquées par les psychanalystes.

La psychothérapie brève (qu’on peut situer entre une TCC et une psychanalyse, en durée et en profondeur) est pratiquée par certains psychologues, notamment ceux ayant un DU (psychothérapie intégrative, thérapie des schémas…), les psychiatres et les psychanalystes.

 

L’article du journal Le Monde, du 11 avril 2011.

Longtemps, n’importe qui pouvait se déclarer psychothérapeute, ce qui laissait la place à d’éventuels charlatans, sans formation. En mai 2010, un décret est venu réglementer la profession. Très controversé, il reste, un an après, perçu par la plupart des psychanalystes et psychothérapeutes comme une tentative de « médicaliser la souffrance psychique » et de privilégier les thérapies comportementales importées des Etats-Unis par rapport aux psychothérapies à tendance analytique.
Le décret crée un registre national des psychothérapeutes accessible au public. Pour s’y inscrire, il faut être titulaire d’un master de psychologie ou de psychanalyse, ou d’un diplôme de médecin, et justifier d’une formation en psychopathologie clinique de quatre cents heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale de cinq mois.

Un an après la promulgation du décret, le registre n’est toujours pas prêt. Les agences régionales de santé commencent tout juste à mettre en place les commissions d’inscription. « On peut s’attendre à ce que le fichier ne puisse être exhaustif avant plusieurs mois », précise-t-on au ministère de la santé.

Alors vers quel « psy » se tourner pour faire une psychothérapie ? Par « psy », on désigne une galaxie composée de quatre grandes familles : les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes et les psychothérapeutes.

En vertu du nouveau décret, les psychiatres (médecins spécialisés dans les troubles mentaux) sont les seuls à ne pas avoir besoin de formation complémentaire pour être psychothérapeutes. Les psychologues, titulaires d’un master de psychologie, les psychanalystes (qui ont été eux-mêmes analysés et dont les premières années d’exercice font l’objet d’une supervision par un psychanalyste senior) doivent, comme les médecins, bénéficier d’un complément de formation en psychopathologie et en pratique clinique. Les psychothérapeutes installés depuis au moins cinq ans peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une dérogation.

Au ministère de la santé, on précise que le groupe PagesJaunes s’est engagé à partir de l’édition 2012 à inscrire dans la rubrique « Psychothérapeutes » les seules personnes ayant fourni leur autorisation d’usage. Les autres figureront dans une nouvelle rubrique intitulée « Psychothérapies : pratiques hors du cadre réglementé ».

En guerre contre le décret, certaines sociétés de psychothérapeutes ont décidé de renommer leur profession, et de s’appeler « psychopraticiens ».

Mais choisit-on vraiment un psychothérapeute dans les PagesJaunes ? Pour Marie-Frédérique Bacqué, professeur de psychopathologie à l’université de Strasbourg, « la première des choses est de s’adresser à son médecin traitant, qui dispose d’un réseau de psys dans son quartier ».

Coauteur du guide Comment choisir sa psychothérapie, les écoles, les méthodes, les traitements, (Odile Jacob, 2006, 352 p., 23,90 euros), Daniel Widlöcher, psychiatre, psychanalyste, y voit plutôt la tâche du psychiatre : « Il doit être en mesure d’aider la personne à s’orienter vers une combinatoire, médicament, thérapie d’orientation psychanalytique ou comportementale. »

Pour cet ancien président de l’Association psychanalytique internationale, il y a deux grandes manières de traiter la souffrance psychologique : les thérapies de suggestion ou les thérapies de réflexion sur soi. Les premières, qui correspondent au courant comportementaliste, guident le patient, lui donnent des consignes pour qu’il lutte contre les symptômes qui le font souffrir. Les secondes, qui correspondent au courant analytique, aident l’individu à se dégager de ses pesanteurs et de ses déterminismes internes par une réflexion sur soi en faisant parler l’inconscient.

Les deux courants se livrent une compétition acharnée, chacun tentant de disqualifier l’autre. Dans un livre qui vient de paraître (Choisir une psychothérapie efficace, Odile Jacob, 349 p., 22,90 euros), Jean Cottraux, psychiatre et précurseur en France des thérapies comportementales et cognitives (TCC), passe en revue cinq types de thérapie et conclut à l’efficacité des TCC dans la quasi-totalité des troubles pathologiques, les thérapies psychanalytiques ne les égalant que pour les troubles de la personnalité.

Cosignataire du Livre noir de la psychanalyse (sous la direction de Catherine Meyer, Les Arènes, 2005, 830 p., 29,80 euros) et contributeur d’une expertise Inserm controversée sur l’efficacité des psychothérapies, Jean Cottraux considère qu’« un bon thérapeute doit être en mesure d’expliquer son trouble à son patient, de lui dire comment il va procéder, combien de temps cela va durer, combien ça va coûter, et quelles sont les alternatives possibles ».

Mais si les TCC correspondent à des méthodes transposables et reproductibles, il n’en va pas de même des thérapies d’orientation psychanalytique. « Elles n’ont pas de durée prédéterminée. Elles ne s’attaquent pas uniquement au symptôme mais permettent un meilleur épanouissement de la personne, plus de créativité et une plus grande liberté », poursuit Marie-Frédérique Bacqué.

Par-delà le choix du type de thérapie, deux éléments sont déterminants : le professionnalisme bien sûr, mais aussi la relation de confiance. « Ce qui importe n’est pas tant la technique que le psychothérapeute. On est dans le rapport humain, et, les études le confirment, une thérapie réussie repose sur l’alliance thérapeutique », estime Alain Braconnier, psychiatre et psychanalyste.

N’importe quel médecin généraliste, sympathique ou pas, est capable de soigner une angine. Il en est tout autrement d’un psychothérapeute, qui doit faire preuve d’une compréhension bienveillante… « Quand j’adresse des patients à un psychothérapeute, je les préviens que je vais les envoyer chez quelqu’un en qui j’ai confiance, mais que si cette personne ne leur convient pas, ils peuvent revenir me voir », poursuit Alain Braconnier. On peut voir plusieurs psychothérapeutes et faire son choix, l’important est de se sentir compris.