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Panne d’ascenseur dans le social

Depuis 2015, un sujet me trotte dans la tête. J’ai commencé à mettre en forme mes idées en 2017 et ces idées ont pris la forme d’un essai. Mon ami Bernard Legros a bien voulu écrire la préface, et l’éditeur Libre et solidaire a été intéressé par mon projet, qui est paru le 30 mai 2019.

Je soutiens les librairies indépendantes faces aux GAFAM, et soutient cette sélection de livres pour réfléchir sur l’Amazonie.

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Véritable métaphore, ce texte dénonce les déviances de notre société qui laisse en chemin les personnes les plus fragiles sous prétexte de modernité.

En 2002, dans un quartier ouvrier de Strasbourg, le petit Bilal, un enfant de 4 ans, chute dans une cage d’ascenseur et décède. Cet accident très médiatisé, à l’origine de la loi de Robien, nous interpelle sur l’état de notre société.

Le progrès technologique est-il vraiment accessible à tous ? L’ascenseur, solution de notre société moderne, est-il supérieur à l’escalier, solution « économique » ? À travers ce parallèle, c’est tout le concept de « progrès » qui est remis en question. Cette parabole décrit un système social qui augmente les inégalités entre les classes, les privilégiés d’une part et les laissés-pour-compte d’autre part, ce fossé se creuse de plus en plus engendrant frustrations et suscitant le rejet de notre système politique.

Cet ouvrage nous invite à refuser ce faux progrès, à changer nos références culturelles, notre regard sur le monde et sur nous-mêmes, et surtout à modifier notre comportement, le temps presse…

Les croyances – Cas pratique n°2 : Le développement durable

Je cite Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans le Kairos d’avril/mai 2017.

Les énergies renouvelables viendront nous sauver du déclin des combustibles fossiles et du changement climatique; les robots et autres objets connectés à travers de gigantesques serveurs nous aideront à mettre en place une économie collaborative, soutenable et harmonieuse; ou au pire, la colonisation de Mars dans un futur pas si éloigné permettra à une petite partie de l’humanité d’échapper à la catastrophe écologique !

Laissons la dernière proposition délirante pour les lecteurs boutonneux de Science et Vie, ou pour les amateurs de films futuristes paranos américains tels que Interstellar. Nous n’avons pas de planète de rechange. C’est une limite.

Laissons la deuxième proposition (robots) pour les techno-scientistes un peu naïfs. L’économie capitaliste « dure » ne tolère pas beaucoup les formes « douces » d’économies. Il n’y a qu’une économie, qui détruit ou récupère toute initiative innovante ou marginale.

Détaillons la première proposition très largement répandue, du développement durable : les énergies renouvelables, le changement climatique, les générations futures…

Il suffit de regarder le film « Sans lendemain » pour comprendre que malheureusement les énergies renouvelables ne pourront pas nous permettre de remplacer les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire…).

Le changement climatique, nous y sommes déjà : les glaciers ont fondu, il n’y a plus de neige en hiver, nous assistons à une alternance de chaud et de froid très inquiétante… Évidemment, il y a toujours des journalistes imbéciles pour se réjouir de la chaleur et des ventes de glaces au bord du lac d’Annecy fin octobre.

Tout le débat sur le carbone, sa mesure obsessionnelle sur les sites de transport ou de vente de bagnoles, cache une mesure beaucoup plus complexe : celle de l’empreinte écologique.

 

 

 

 

 

Les « générations futures » : c’est un terme honteux. Ils ne sont pas encore nés, c’est une abstraction qui nous dédouane. Si nous disions plutôt : « Nos enfants » : ils sont vivants, et nous avons la responsabilité de les accueillir et de les protéger.

Le développement ne peut pas être durable à l’infini : allons-nous continuer de construire indéfiniment des immeubles, des villes, des autoroutes ? Allons nous vivre avec des robots, nous greffer des pièces robotiques, ou remplacer les humains par des robots ?

Le développement durable, c’est la désastreuse écologie qui pue des pieds mise à la sauce glamour de l’économie de marché, de l’économie de croissance infinie dans un monde fini. C’est une fausse-barbe, un déni, pour se voiler la face face à la réalité.

Il est très difficile d’admettre que la réalité contredit nos rêves de toute-puissance. Nous, occidentaux, avons rêvé d’un monde meilleur. Au lieu de cela, nous avons exterminés les amérindiens et les indiens du Sud, nous avons exterminés les éthiopiens et bien d’autres, fauchés comme les blés tendres (Churchill). Nous avons importé la guerre coloniale en Europe et cela a débouché sur deux horreurs successives : 14-18 et les « déserteurs » en ESPT, le choix de la défaite et la débâcle française, le maréchal Pétain et les nombreux camps français (Drancy, Struthof, Les Milles…).

Nous nous sommes consumés dans le consumérisme, devenue une nouvelle religion : chacun réclame son « saut de puce en avion pour manger une pizza à Naples pour 30 euros, aller/retour dans la journée ».

Qui peut poser une limite à un tel délire ? Les consommateurs ? Les politiques ? Ou les seuils écologiques franchis ou en passe d’être franchis, provoquant sans doute les changements importants annoncés par le rapport Meadows ?

Nos problèmes ne sont pas économiques ou écologiques : ils sont avant tout conceptuels. La pensée chrétienne est viciée depuis longtemps. Le sort que nous réservons aux animaux est catastrophique, parce que nous ne pouvons plus nous penser comme des animaux. Le sort que nous réservons au monde est catastrophique parce que nous le considérons comme notre « environnement » duquel nous sommes comme détachés.

Les catastrophes à venir ne seront pas forcément catastrophiques pour nous, les humains. Elles seront par contre catastrophiques pour l’économie, la finance, les infrastructures.

Et elles seront bénéfiques pour l’harmonie entre les vivants.

Les croyances – Cas pratique n°1 : L’athéisme au Niger

Comme nous allons sans doute avoir besoin de nous adapter à des changements importants dans les prochaines décennies, il nous faudra nous préparer, nous éduquer, et malaxer profondément nos systèmes de croyance. Voici ma contribution, avec cette nouvelle série d’articles.

Il semble que les humains ne peuvent pas vivre sans croyances. Nous constatons également que des croyances fortement ancrées aident les humains à dépasser les épreuves de la vie, en leur permettant de constituer une vision de l’avenir avec de l’espoir : la possibilité d’un scénario favorable lorsque tout semble perdu (décès, cancer, séparation, etc.). Même si une croyance peut être mise en question, voire être admise comme erronée (par exemple l’existence du père noël), celui qui croit ne peut pas supporter que sa croyance soit remise en cause. C’est le principe du déni, une forme de défense psychique. Si l’individu constate que la réalité confronte fortement sa croyance, soit il s’enferme dans le déni, soit il doit entamer un long et couteux processus de mise à jour de cette croyance, qui passe souvent par un état dépressif (Cf. les étapes du deuil de E. Kubler-Ross).

Prenons quelques exemples et analysons ces cas pratiques.

Cas pratique : L’athéisme au Niger

Un ami relatait une anecdote vécue au Niger, pays très pauvre et sans doute très musulman. Son hôte nigérian et musulman lui demande s’il croit en Dieu ; il répond qu’il est athée, qu’il ne croit pas en Dieu. Son interlocuteur lui dit : « Ah, vous êtes catholique ! ». Notre ami insiste : « Non, non, je ne crois en aucun Dieu ! ». Son hôte nigérian lui répond, avec un grand rire : « Ah, ah, qu’est-ce que vous êtes drôle ! ».

Notre ami comprend qu’il n’y a rien à faire : inutile d’insister. La prochaine étape pourrait être d’obtenir la colère de son hôte, ou de mettre celui-ci en difficulté, l’hospitalité étant incompatible avec l’expression de la colère.

Que pouvons-nous déduire de cette histoire ? L’hôte Nigérian croit au Dieu de la religion musulmane : Allah. Il fait sans doute preuve d’ouverture puisqu’il accepte l’idée qu’il soit possible de croire en un Dieu différent, le Dieu des Chrétiens. Mais il est impensable dans son système de croyance que quelqu’un puisse ne pas croire en un Dieu. Il cherche donc à ranger l’information de son interlocuteur « Je ne crois en aucun Dieu » dans des cases disponibles : « Il est catholique », puis comme cette case ne fonctionne pas, il la range dans une autre case : « Il fait de l’humour ». Si notre ami athée insistait, les cases suivantes pourrait être : « C’est un provocateur, il se moque de moi », puis « Il est fou, je n’ai plus besoin de l’écouter ».

Le scandale de l’Aide Sociale à l’Enfance

Les enfants attirent les pédophiles, parfois déjà condamnés, dans l’enseignement, dans le clergé… Les enfants font parfois l’objet de maltraitance, dans des familles d’accueil qui sont censées être contrôlées par l’administration. Le parcours « administratif » des enfants est parfois aberrant (placement/retrait), en contradiction avec les besoins de développement psycho-affectifs.

On souhaiterait élever des borderlines, on ne s’y prendrait pas autrement.

Les enfants attirent aussi les profiteurs : les comptes de l’aide sociale à l’enfance ne sont pas contrôlés : il est possible de vivre un train de vie dispendieux aux frais de l’argent public.

Un reportage diffusé sur France 5 le 13 septembre 2016 :
Enfants en souffrance, la honte !

On retrouve dans ce reportage la logique bureaucratique, faite de négligence, d’indifférence, de contrôle faible, de médiocrité, de déni.

Comme le fait remarquer Patric Jean, la plupart des terroristes, bien médiatisés par BFM TV, sont passés par les foyers de l’enfance, l’école de la criminalité infantile.

Qui se rappelle que les frères Kouachi, Mehdi Nemmouche (musée juif de Bruxelles), Mohamed Merah mais aussi Hasna Aït Boulahcen (tuée dans l’assaut à Saint-Denis) sont tous passés par des foyers de l’enfance ?

Attentats: la valse des hypocrites ne fait que commencer

Honte à l’Etat français, honte à nous.

Appel de Beauchastel contre l’école numérique

Voici un appel qui a fait peu de bruit, et qui sera surement moins médiatisé que l’appel par Daech à tuer l’imam de Brest, consciencieusement relayé par la télé-poubelle BFM TV !

Une poignée d’enseignants éclairés et aux personnalités affirmées lance un appel contre l’école numérique qu’il est avantageux de relayer abondamment.

Sur le même sujet, un billet d’analyse.

Bonne rentrée aux tablettes de Najat Vallaud-Belkacem !

TV lobotomie

Les difficultés de concentration et de mémorisation sont des préoccupations croissantes dans notre pratique.

Nous avions depuis longtemps l’intuition de la nocivité de la télévision. Nous connaissons aujourd’hui les effets désastreux de la télévision sur le (non-)développement du cerveau humain grâce à cette étude d’un chercheur en neurosciences : TV lobotomie, par Michel Desmurget.

Son auteur s’exprime avec beaucoup de simplicité sur cette vidéo.

Parents, ados, enfants, il est grand temps de passer à la contre-attaque. Dynamiter les entreprises de neuro-marketing, de publicité et de télévision n’est pas possible; mais se détourner de toute cette merde manipulatoire, c’est possible, au prix de nombreux efforts.

Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant.

Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids.

Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l’école primaire.

Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d’un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme.

Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.

Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d’un tiers ses chances de développer la maladie d’Alzheimer.

Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d’un infarctus que René.

Tout ce que vous devez savoir sur la psy « intégrative »

Concilier la psychanalyse, les thérapies comportementales et la méditation, les séances en individuel et en groupe… C’est la vision « intégrative » qui se développe en France pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chacun. Le point sur une notion pas toujours bien comprise.

Par Isabelle Taubes

Un nouveau courant est en train de s’imposer en France : celui de la psy « intégrative », qui recherche les points communs entre les différentes tendances et met l’accent sur leur complémentarité. Il s’appuie sur le constat qu’aucune technique n’est suffisamment complète ni suffisamment bonne. « Intégrer » (du latin integrare) signifie rendre complet, entier, unifier. C’est, par exemple, considérer qu’un travail thérapeutique sera plus productif si le savoir acquis à l’aide d’une thérapie verbale, analytique, est vécu, mis en acte grâce à une thérapie émotionnelle, cognitiviste. ou à des exercices d’affirmation de soi. Intégrer, c’est aussi faire des choix : quelle technique, quel travail proposer à ce patient-là ?

« Il ne s’agit pas d’une nouvelle école ni d’une nouvelle méthode, expose Alain Delourme, psychologue, psychothérapeute et formateur de praticiens, qui s inscrit dans ce mouvement. Il s’agit de prendre en compte l’être dans sa globalité – le corps, les émotions, la pensée, la spiritualité, le passé, le présent, l’avenir. C’est un état d esprit, une volonté d’ouverture qui vont inclure les cultures anciennes, le yoga, la méditation. Il faut en finir avec les querelles de chapelles. Les confrères ne sont pas des ennemis. »

 

Une volonté d’unification

Aux Etats-Unis, l’intégration des approches thérapeutiques est déjà une vieille histoire, qui débute dans les années 1930. Aujourd’hui, un tiers des psys américains se réclament exclusivement de ce courant. Selon Françoise Parot (1), professeure d’épistémologie et d’histoire de la psychologie, c’est la vision américaine de la psychanalyse – pragmatique, visant l’adaptation (alors qu’en France elle a toujours été perçue comme un exercice intellectuel de haut vol) – qui a permis très tôt une alliance avec les thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies « humanistes » comme la gestalt (2), l’analyse transactionnelle (3) ou l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers (4).

En France, nous préférons les belles idées et les théories pures aux solutions pratiques, d’où les résistances face à l’intégratif, longtemps jugé trop peu rigoureux. Parmi les principaux arguments contre ce courant, le rappel que chaque grande approche thérapeutique porte avec elle sa vision particulière du monde et de l’homme. Et que, par conséquent, il n’est pas sérieux d’espérer les faire cohabiter… C’est à la fois vrai et faux, explique l’Américain Stanley Messer, professeur de psychologie clinique à la prestigieuse université Rutgers (New Jersey). « Les méthodes humanistes voient la vie et la thérapie comme une quête aventureuse : le patient est un héros en voie de libération qui va retrouver son être unique et merveilleux, sa vraie nature, son authenticité (5) », écrit-il. La psychanalyse partage cette vision romantique quand elle nous invite à explorer notre part cachée, nos rêves, nos fantasmes, à la manière d’un voyage vers soi-même. Mais, au terme de l’aventure, nul triomphalisme. Le chemin débouche sur une nécessaire résignation (une « castration », en langage lacanien) : le bonheur absolu est impossible et la vie en société est forcément frustrante.

Cette perspective a de quoi horrifier les praticiens des thérapies humanistes, qui insistent sur la bonté de l’homme, son formidable potentiel d’amour et de richesse. Pragmatiques, orientées vers la solution, les thérapies cognitives et comportementales, très utilisées dans le traitement des phobies et des conduites anxieuses, n’ont à la base rien de romantique. Pour elles, la guérison est essentiellement affaire d’apprentissage des conduites et raisonnements adéquats. Pourtant, au fil des années, ces courants, grâce à leurs échanges, ont évolué dans leur vision de l’existence. « Influencées par les méthodes humanistes, les thérapies cognitivistes et comportementales sont devenues plus « humaines », prenant davantage en compte les conflits affectifs du patient, nous apprend Stanley Messer. Les praticiens de la thérapie d’orientation analytique sont aussi devenus plus empathiques. Les thérapies humanistes, en revanche, n’ont pas cédé sur leurs idéaux de bonté et de beauté. »

 

Une création au quotidien

Les psychothérapies se transforment entre elles. Et comment nous transforment-elles ? Si l’approche intégrative est toujours centrée sur le patient et privilégie l’ouverture à l’ensemble des disciplines œuvrant à connaître l’humain et à le soigner, tous les thérapeutes n’ont pas la même idée de la façon dont ils doivent exercer leur métier. Pour Olivier Rouzet, psychopraticien lyonnais qui propose des thérapies individuelles et de couple (seuls les psychologues et les psychiatres ont droit au titre de psychothérapeute), par exemple, c’est l’état du patient qui détermine au jour le jour la stratégie thérapeutique à adopter. Un patient anxieux sera probablement plus réceptif à une séance d’hypnose guidée où il visualise des scènes de bien-être qu’à un lourd travail émotionnel ou de régression vers son enfant intérieur. « Je m’adapte, je me demande ce qui pourrait l’aider, précise-t-il. Je n’hésite pas à donner des conseils, à prescrire des « devoirs à la maison » entre les séances : écrire, réfléchir à telle ou telle problématique personnelle. »

Alain Gourhant, psychopraticien parisien, propose, lui, un parcours en trois grandes étapes. « Lorsque la personne commence à consulter, elle tend à intellectualiser son problème, à se couper de ses sensations, note-t-il. Il faut d’abord lui en faire prendre conscience, lui apprendre à les apprivoiser – par des techniques de libération émotionnelle, des approches psychocorporelles. » Dans un deuxième temps, le patient est invité à explorer sa vie inconsciente, en particulier l’origine de ses symptômes, par des techniques de régression, l’hypnose notamment. La dernière étape est celle de la « réunification intérieure » : donner du sens à sa vie, se centrer – par la méditation, des techniques énergétiques (yoga, qi gong). « Je ne sais jamais vraiment à l’avance comment va se dérouler une séance, commente le psy. La psychothérapie est un art. Comme un peintre, le thérapeute se laisse inspirer par son sujet, en l’occurrence ici son client. »

Pour Alain Delourme, être psychothérapeute intégratif, c’est être capable d’entendre son patient avec plusieurs références théoriques. A certains, il propose un travail à dominante analytique. A d’autres, une technique axée sur les émotions. Très souvent, le parcours associe séances individuelles et en groupe, avec du psychodrame (jeux de rôles thérapeutiques dans lesquels les participants sont invités à mettre en scène leurs conflits intérieurs, comme au théâtre). « Parfois, j’aide les patients à explorer leur vécu infantile; à d’autres moments, nous allons envisager leur futur, leurs projets », confie-t-il. La relation patient-thérapeute est le moteur de toutes les approches. Mais, en psychothérapie intégrative. la qualité de l’alliance thérapeutique est essentielle. « Le praticien et son patient travaillent ensemble pour comprendre la situation et trouver des solutions ». observe Olivier Rouzet. C’est-à-dire que le thérapeute admet que son patient est le meilleur expert de son propre « cas » : un net progrès si l’on pense à l’époque pas très lointaine où les psys se croyaient obligés d’être distants et muets comme des carpes. Faut-il pour autant se précipiter chez un thérapeute intégratif ? « Rien ne prouve qu’une thérapie classique ne soit pas aussi efficace, admet Alain Delourme. Personne ne dit que cette approche est plus performante qu’une psychanalyse freudienne. J’insiste : c’est un état d’esprit. »

1.            Lire l’article de Françoise Parot et Maximilien Bachelart : « La psychothérapie ne peut-elle être qu’intégrative? » sur www.maximilienbachelart.com.
2.            Inspirée de la psychanalyse, des approches humanistes et de la philosophie, la gestalt est une thérapie psychocorporelle qui insiste sur ce qui se passe « ici et maintenant » sans chercher la cause profonde, cachée, des symptômes.
3.            Théorie de la personnalité qui envisage trois « états du moi » (enfant, parent, adulte), l’analyse transactionnelle vise à améliorer la communication avec les autres, mais également entre soi et soi. en apprenant à repérer quelle voix parle en nous.
4.            Thérapie non directive dans laquelle le thérapeute aide le patient à se connaître, à évoluer, en exprimant les émotions que ce dernier suscite en lui. L’approche centrée sur la personne implique donc pour le psy un savoir-être autant qu’un savoir-faire.
5.            Stanley Messer, dans Psychothérapie Intégrative, sous la direction de John C. Norcross et Marvin R. Goldfried (Desclée de Brouwer, 1998).

 

Claudia. 42 ans, enseignante

« Chacune de mes expériences thérapeutiques m’a confrontée à une partie de moi »

« Etudiante, déprimée par un chagrin d’amour, j’ai démarré une psychanalyse classique avec mes premiers salaires. Je suis restée trois ans : le temps de comprendre que j’avais le droit d’être traitée avec attention et pourquoi je n’avais pas usé de ce droit jusqu’alors. Cinq ans plus tard, parce que je ne savais pas bien quoi faire de ma vie, j’ai rencontré un thérapeute qui s’est défini comme intégratif quand je lui ai demandé des détails sur son orientation. Parallèlement aux séances individuelles, il m’a proposé une thérapie de groupe, avec une approche psychocorporelle et des jeux de rôles. C’était parfois trop « hystérique » à mon goût, mais cela a amplifié l’effet du travail en solo. Mon rapport au corps s’est transformé. Je suis devenue plus sûre de moi. Analyser est essentiel, mais il faut aussi pouvoir vivre ce dont on parle. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients : trop de défoulement émotionnel stérile dans certaines séances de groupe, pas assez de mises en acte en psychanalyse. Je n’ai pas eu l’impression de « consommer des thérapies », mais d’en user selon mes besoins du moment. Toutes m’ont confrontée à une partie de moi. » Propos recueillis par I.T.

 

Attention au bricolage

Qu’il soit intégratif ou non, un psychothérapeute doit avoir effectué un travail sur lui-même durant plusieurs années et avoir acquis une solide formation en psychopathologie. C’est encore plus vrai quand on envisage de se former à plusieurs approches. « J’estime que, pour être thérapeute, il est important d’avoir obtenu un diplôme universitaire en sciences humaines – anthropologie, psychologie, philosophie, sociologie… -, déclare Alain Delourme, psychologue et psychothérapeute. La fac forme au travail de la pensée, à la rigueur intellectuelle. Surtout, il faut avoir expérimenté les méthodes que l’on applique. » Et savoir les utiliser de manière cohérente. Par conséquent, un psychothérapeute qui prétend en connaître à fond une dizaine est presque centenaire ou… un apprenti sorcier. Il est donc tout à fait légitime de demander à un praticien dont l’offre thérapeutique est aussi vaste que la carte d’un restaurant chinois d’expliquer son parcours professionnel. D’autant plus que le succès d’une thérapie tient plus à la relation avec le psy qu’au nombre de méthodes utilisées.

 

Où s’adresser

Pour trouver un thérapeute dans votre région : ff2p.fr (annuaire de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse) et psy-en-mouvement.fr. Signalons que certains thérapeutes intégratifs préfèrent se qualifier de « multiréférentiels ». Vous trouverez aussi de nombreuses adresses sur Internet.

Source : PSYCHOLOGIES MAGAZINE n° 151, Septembre 2015

Jean-Pierre Lebrun : Les Couleurs de l’inceste. Se déprendre du maternel.

Le désir d’inceste est partout présent dans nos existences. Car il est ce à partir de quoi se construit à l’origine le désir. Mais pour que l’enfant s’humanise, qu’il devienne un véritable sujet, un être de parole, il lui faut renoncer, non pas comme on le dit communément à coucher avec sa mère, mais à la jouissance qu’il partage avec elle. Et à laquelle celle-ci doit également renoncer.

Or, de nos jours, l’interdit œdipien, impliquant de prendre de la distance avec le premier Autre de l’enfant, avec l’univers maternel, et de ce confronter à la perte, va de moins en moins de soi. Car la délégitimation dans notre environnement néolibéral de toutes les figures d’autorité, à commencer par celle du père, rend ces opérations difficiles. D’autant plus difficiles que tout, dans le discours dominant, tend à renforcer l’évolution vers une société qui prône, au nom d’une légitime aspiration à la démocratie, l’égalité sans limite – notamment entre le père et la mère, entre les générations. Et la mise en avant du seul individu, sinon d’un éternel enfant-objet. Ce qui conduit à confondre différence et altérité et incite d’autre part à récuser toutes les contraintes, à abolir toutes les limitations à la jouissance. Non sans conséquences, comme le montre par exemple l’apparition de nouvelles pathologies et en particulier l’essor spectaculaire des addictions de toutes sortes.

Que faire pour affronter cette crise de l’humanisation qu’a entraînée l’estompement de l’interdit de l’inceste sous toutes ses formes? Comment, en particulier, restaurer pour chacun la capacité de se déprendre du maternel? De pouvoir désirer? Comment éviter que, de plus en plus, le singulier ne l’emporte sur le collectif? Des questions cruciales, que l’auteur explore cas cliniques à l’appui.

Source : http://www.denoel.fr/Catalogue/DENOEL/Mediations/Les-Couleurs-de-l-inceste

Autorité et séduction

Un constat de société

Nous sommes nombreux à faire le constat aujourd’hui d’un manque d’autorité parentale, ayant assisté à une scène désolante, hélas répétitive, celle d’un petit garçon ou d’une petite fille qui insulte impunément sa mère ou son père, ou qui le manipule en obtenant jouets, faveurs, récompenses.

Nous faisons également le constat d’un excès de séduction, lisible à travers le matraquage publicitaire, et le comportement des petites filles, qui souhaiteraient déjà être des femmes, à peine passé leur puberté. Elles affichent parfois des plastiques de jeunes femmes convaincantes, mais révèlent des comportements et des raisonnements infantiles qui risquent de les mettre en danger.

Lorsque l’autorité manque et que la séduction est en excès, la perversion devient l’unique choix familial, avec son cortège de transgressions et de malheurs : non-dits, inceste, violence, alcool, obésité et somatisations de toutes sortes – crise cardiaque, cancer, diabète… – et le cortège des désordres psychocorporels : anorexie/boulimie, drogue, stress, anxiété, dépression…

« L’enfant roi » est devenu une catégorie marketing, et les publicitaires ont bien compris l’intérêt qu’ils pouvaient retirer à profiter de la faiblesse des parents, voire à l’entretenir sciemment, ou à utiliser l’enfant comme un prescripteur. L’enfant devenu roi détrône le roi et la reine (ses parents), et règne en tyran dans la famille et à l’école. Il ne pourra pas devenir prince ou princesse (pour former un couple), et aura toutes difficultés pour devenir à son tour roi ou reine (père ou mère).

N’ayant pas connu de limites, par l’autorité parentale, sa volonté d’expansion est infinie, et se heurtera vite à la Loi, qu’il tentera de contourner plus ou moins habilement. Son avenir est celui : d’un délinquant (personnalité asociale) ; d’une personnalité impulsive et instable, malheureuse et isolée (borderline) ; d’un manipulateur talentueux, faisant une belle carrière mais détruisant son entourage (narcissique ou pervers narcissique).

 

Quel lien y a-t-il entre ces deux thèmes ?

L’autorité et la séduction sont deux qualités ou types de rapport au monde, très souvent en question en psychothérapie.

Souvent, il y a déséquilibre, chez l’homme ou chez la femme, avec une inclination vers l’un ou vers l’autre : excès d’autorité et manque d’habilité relationnelle, personnalité séduisante dépourvue d’autorité parentale ou professionnelle.

Idéalement, un individu « accompli et épanoui » possède ces deux qualités et en fait un usage modéré. Son autorité et sa séduction lui permettent d’influencer un interlocuteur avec respect et bienveillance, de le motiver et obtenir son adhésion dans le sens d’un comportement ou d’un projet. Elles permettent de renforcer la relation. Concrètement, l’autorité et la séduction facilitent l’éducation des enfants, ou la bonne marche d’un service en entreprise ou dans une administration.

 

Comment se construisent ces deux qualités ?

Même si le nouveau né est la rencontre d’un père et d’une mère, même si les futurs parents ont eu neuf mois pour se préparer, et même s’il sort des entrailles de sa mère, celui-ci n’en demeure pas moins un étranger dans la famille, un être ayant déjà sa personnalité définie génétiquement, qui a besoin de séduire sa mère pour se faire adopter !

C’est sans doute pour cette raison que la réaction saine de l’entourage est celle des « gouzi-gouzi » attendris et des sourires un peu béats : nous accueillons ce petit être très vulnérable affectivement, pour l’aider à se construire progressivement, prendre confiance en lui, et s’affirmer. Claude Racamier évoque une « séduction narcissique réciproque des trois premiers mois indispensable au développement de l’enfant » : l’enfant séduit sa mère, et la mère séduit son enfant, pour apprendre à s’aimer mutuellement.

L’enfant doit traverser une étape de « castration » pour quitter sa « toute-puissance », à l’épreuve de la réalité et des limites, et atteindre un « narcissisme secondaire » (vers les 3 ans), dans lequel il développe son « idéal du Moi », il prend conscience à la fois de son incomplétude et de l’importance vitale d’être en relation avec les autres. Cette traversée saine lui apporte : estime de soi, assurance, autonomie, capacité d’entreprendre, et capacité d’investir en toute confiance de nouvelles relations.

 

Autorité et séduction : des valeurs sociales

Comment ces deux valeurs sont-elles portées dans votre famille ? Les hommes sont-ils « respectés et craints » ou « coureurs de jupons » ? Les femmes sont-elles des « femme-enfants » ou « portent-elles la culotte » ?

Comment ces valeurs cheminent et évoluent à travers la généalogie de votre famille ?

Nous pouvons également élargir notre questionnement aux aspects historiques et géographiques :
– comment l’autorité et la séduction, en tant que valeurs sociales, ont évolué en France entre l’avant et l’après mai ’68 ?
– comment ces deux valeurs sont-elles représentées dans des sociétés à orientation patriarcale ou matriarcale, dans des régions planétaires telles que : Europe du Nord, Méditerranée, Afrique Noire ?
– et bien-sûr, selon mon sujet de prédilection du moment, comment sont-elles portées dans une culture catholique, musulmane, juive, bouddhiste, athée, ou autre ?

Vive la liberté d’expression !
:O)

Lecture :
Jean-Pierre Lebrun : Les Couleurs de l’inceste. Se déprendre du maternel.

 

 

 

Choisir son psy reste un casse tête

Certains ont déjà lu cet article, d’autre le découvrirons ci-dessous.

Un article assez confu et pessimiste

Le libellé de l’article est pessimiste, ça n’aide pas les patients à y voir plus clair. On aimerait bien compter sur l’auteur du monde pour nous aider… Alors j’essaie de compléter un peu.

Ce qui est dommage, c’est que nous avons en France la manie de pointer les statuts, là où nous devrions mettre en avant l’activité. Je préfère dire « Je joue du piano » au lieu de « je suis pianiste ».

Ce qui compte, c’est le type de thérapie que vous souhaitez faire. Et après, il vous reste à chercher un professionnel qui propose ce type de thérapie.

Les TCC sont pratiquées par les psychothérapeutes, mais aussi par les médecins, les psychologues, les psychiatres, et pourquoi pas par certains psychanalystes un peu open.

Les psychanalyses les plus courantes (Freudo-lacanienne ou jungienne) sont pratiquées par les psychanalystes.

La psychothérapie brève (qu’on peut situer entre une TCC et une psychanalyse, en durée et en profondeur) est pratiquée par certains psychologues, notamment ceux ayant un DU (psychothérapie intégrative, thérapie des schémas…), les psychiatres et les psychanalystes.

 

L’article du journal Le Monde, du 11 avril 2011.

Longtemps, n’importe qui pouvait se déclarer psychothérapeute, ce qui laissait la place à d’éventuels charlatans, sans formation. En mai 2010, un décret est venu réglementer la profession. Très controversé, il reste, un an après, perçu par la plupart des psychanalystes et psychothérapeutes comme une tentative de « médicaliser la souffrance psychique » et de privilégier les thérapies comportementales importées des Etats-Unis par rapport aux psychothérapies à tendance analytique.
Le décret crée un registre national des psychothérapeutes accessible au public. Pour s’y inscrire, il faut être titulaire d’un master de psychologie ou de psychanalyse, ou d’un diplôme de médecin, et justifier d’une formation en psychopathologie clinique de quatre cents heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale de cinq mois.

Un an après la promulgation du décret, le registre n’est toujours pas prêt. Les agences régionales de santé commencent tout juste à mettre en place les commissions d’inscription. « On peut s’attendre à ce que le fichier ne puisse être exhaustif avant plusieurs mois », précise-t-on au ministère de la santé.

Alors vers quel « psy » se tourner pour faire une psychothérapie ? Par « psy », on désigne une galaxie composée de quatre grandes familles : les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes et les psychothérapeutes.

En vertu du nouveau décret, les psychiatres (médecins spécialisés dans les troubles mentaux) sont les seuls à ne pas avoir besoin de formation complémentaire pour être psychothérapeutes. Les psychologues, titulaires d’un master de psychologie, les psychanalystes (qui ont été eux-mêmes analysés et dont les premières années d’exercice font l’objet d’une supervision par un psychanalyste senior) doivent, comme les médecins, bénéficier d’un complément de formation en psychopathologie et en pratique clinique. Les psychothérapeutes installés depuis au moins cinq ans peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une dérogation.

Au ministère de la santé, on précise que le groupe PagesJaunes s’est engagé à partir de l’édition 2012 à inscrire dans la rubrique « Psychothérapeutes » les seules personnes ayant fourni leur autorisation d’usage. Les autres figureront dans une nouvelle rubrique intitulée « Psychothérapies : pratiques hors du cadre réglementé ».

En guerre contre le décret, certaines sociétés de psychothérapeutes ont décidé de renommer leur profession, et de s’appeler « psychopraticiens ».

Mais choisit-on vraiment un psychothérapeute dans les PagesJaunes ? Pour Marie-Frédérique Bacqué, professeur de psychopathologie à l’université de Strasbourg, « la première des choses est de s’adresser à son médecin traitant, qui dispose d’un réseau de psys dans son quartier ».

Coauteur du guide Comment choisir sa psychothérapie, les écoles, les méthodes, les traitements, (Odile Jacob, 2006, 352 p., 23,90 euros), Daniel Widlöcher, psychiatre, psychanalyste, y voit plutôt la tâche du psychiatre : « Il doit être en mesure d’aider la personne à s’orienter vers une combinatoire, médicament, thérapie d’orientation psychanalytique ou comportementale. »

Pour cet ancien président de l’Association psychanalytique internationale, il y a deux grandes manières de traiter la souffrance psychologique : les thérapies de suggestion ou les thérapies de réflexion sur soi. Les premières, qui correspondent au courant comportementaliste, guident le patient, lui donnent des consignes pour qu’il lutte contre les symptômes qui le font souffrir. Les secondes, qui correspondent au courant analytique, aident l’individu à se dégager de ses pesanteurs et de ses déterminismes internes par une réflexion sur soi en faisant parler l’inconscient.

Les deux courants se livrent une compétition acharnée, chacun tentant de disqualifier l’autre. Dans un livre qui vient de paraître (Choisir une psychothérapie efficace, Odile Jacob, 349 p., 22,90 euros), Jean Cottraux, psychiatre et précurseur en France des thérapies comportementales et cognitives (TCC), passe en revue cinq types de thérapie et conclut à l’efficacité des TCC dans la quasi-totalité des troubles pathologiques, les thérapies psychanalytiques ne les égalant que pour les troubles de la personnalité.

Cosignataire du Livre noir de la psychanalyse (sous la direction de Catherine Meyer, Les Arènes, 2005, 830 p., 29,80 euros) et contributeur d’une expertise Inserm controversée sur l’efficacité des psychothérapies, Jean Cottraux considère qu’« un bon thérapeute doit être en mesure d’expliquer son trouble à son patient, de lui dire comment il va procéder, combien de temps cela va durer, combien ça va coûter, et quelles sont les alternatives possibles ».

Mais si les TCC correspondent à des méthodes transposables et reproductibles, il n’en va pas de même des thérapies d’orientation psychanalytique. « Elles n’ont pas de durée prédéterminée. Elles ne s’attaquent pas uniquement au symptôme mais permettent un meilleur épanouissement de la personne, plus de créativité et une plus grande liberté », poursuit Marie-Frédérique Bacqué.

Par-delà le choix du type de thérapie, deux éléments sont déterminants : le professionnalisme bien sûr, mais aussi la relation de confiance. « Ce qui importe n’est pas tant la technique que le psychothérapeute. On est dans le rapport humain, et, les études le confirment, une thérapie réussie repose sur l’alliance thérapeutique », estime Alain Braconnier, psychiatre et psychanalyste.

N’importe quel médecin généraliste, sympathique ou pas, est capable de soigner une angine. Il en est tout autrement d’un psychothérapeute, qui doit faire preuve d’une compréhension bienveillante… « Quand j’adresse des patients à un psychothérapeute, je les préviens que je vais les envoyer chez quelqu’un en qui j’ai confiance, mais que si cette personne ne leur convient pas, ils peuvent revenir me voir », poursuit Alain Braconnier. On peut voir plusieurs psychothérapeutes et faire son choix, l’important est de se sentir compris.