Le scandale de l’Aide Sociale à l’Enfance

Les enfants attirent les pédophiles, parfois déjà condamnés, dans l’enseignement, dans le clergé… Les enfants font parfois l’objet de maltraitance, dans des familles d’accueil qui sont censées être contrôlées par l’administration. Le parcours « administratif » des enfants est parfois aberrant (placement/retrait), en contradiction avec les besoins de développement psycho-affectifs.

On souhaiterait élever des borderlines, on ne s’y prendrait pas autrement.

Les enfants attirent aussi les profiteurs : les comptes de l’aide sociale à l’enfance ne sont pas contrôlés : il est possible de vivre un train de vie dispendieux aux frais de l’argent public.

Un reportage diffusé sur France 5 le 13 septembre 2016 :
Enfants en souffrance, la honte !

On retrouve dans ce reportage la logique bureaucratique, faite de négligence, d’indifférence, de contrôle faible, de médiocrité, de déni.

Comme le fait remarquer Patric Jean, la plupart des terroristes, bien médiatisés par BFM TV, sont passés par les foyers de l’enfance, l’école de la criminalité infantile.

Qui se rappelle que les frères Kouachi, Mehdi Nemmouche (musée juif de Bruxelles), Mohamed Merah mais aussi Hasna Aït Boulahcen (tuée dans l’assaut à Saint-Denis) sont tous passés par des foyers de l’enfance ?

Attentats: la valse des hypocrites ne fait que commencer

Honte à l’Etat français, honte à nous.

Choisir son psy reste un casse tête

Certains ont déjà lu cet article, d’autre le découvrirons ci-dessous.

Un article assez confu et pessimiste

Le libellé de l’article est pessimiste, ça n’aide pas les patients à y voir plus clair. On aimerait bien compter sur l’auteur du monde pour nous aider… Alors j’essaie de compléter un peu.

Ce qui est dommage, c’est que nous avons en France la manie de pointer les statuts, là où nous devrions mettre en avant l’activité. Je préfère dire « Je joue du piano » au lieu de « je suis pianiste ».

Ce qui compte, c’est le type de thérapie que vous souhaitez faire. Et après, il vous reste à chercher un professionnel qui propose ce type de thérapie.

Les TCC sont pratiquées par les psychothérapeutes, mais aussi par les médecins, les psychologues, les psychiatres, et pourquoi pas par certains psychanalystes un peu open.

Les psychanalyses les plus courantes (Freudo-lacanienne ou jungienne) sont pratiquées par les psychanalystes.

La psychothérapie brève (qu’on peut situer entre une TCC et une psychanalyse, en durée et en profondeur) est pratiquée par certains psychologues, notamment ceux ayant un DU (psychothérapie intégrative, thérapie des schémas…), les psychiatres et les psychanalystes.

 

L’article du journal Le Monde, du 11 avril 2011.

Longtemps, n’importe qui pouvait se déclarer psychothérapeute, ce qui laissait la place à d’éventuels charlatans, sans formation. En mai 2010, un décret est venu réglementer la profession. Très controversé, il reste, un an après, perçu par la plupart des psychanalystes et psychothérapeutes comme une tentative de « médicaliser la souffrance psychique » et de privilégier les thérapies comportementales importées des Etats-Unis par rapport aux psychothérapies à tendance analytique.
Le décret crée un registre national des psychothérapeutes accessible au public. Pour s’y inscrire, il faut être titulaire d’un master de psychologie ou de psychanalyse, ou d’un diplôme de médecin, et justifier d’une formation en psychopathologie clinique de quatre cents heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale de cinq mois.

Un an après la promulgation du décret, le registre n’est toujours pas prêt. Les agences régionales de santé commencent tout juste à mettre en place les commissions d’inscription. « On peut s’attendre à ce que le fichier ne puisse être exhaustif avant plusieurs mois », précise-t-on au ministère de la santé.

Alors vers quel « psy » se tourner pour faire une psychothérapie ? Par « psy », on désigne une galaxie composée de quatre grandes familles : les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes et les psychothérapeutes.

En vertu du nouveau décret, les psychiatres (médecins spécialisés dans les troubles mentaux) sont les seuls à ne pas avoir besoin de formation complémentaire pour être psychothérapeutes. Les psychologues, titulaires d’un master de psychologie, les psychanalystes (qui ont été eux-mêmes analysés et dont les premières années d’exercice font l’objet d’une supervision par un psychanalyste senior) doivent, comme les médecins, bénéficier d’un complément de formation en psychopathologie et en pratique clinique. Les psychothérapeutes installés depuis au moins cinq ans peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une dérogation.

Au ministère de la santé, on précise que le groupe PagesJaunes s’est engagé à partir de l’édition 2012 à inscrire dans la rubrique « Psychothérapeutes » les seules personnes ayant fourni leur autorisation d’usage. Les autres figureront dans une nouvelle rubrique intitulée « Psychothérapies : pratiques hors du cadre réglementé ».

En guerre contre le décret, certaines sociétés de psychothérapeutes ont décidé de renommer leur profession, et de s’appeler « psychopraticiens ».

Mais choisit-on vraiment un psychothérapeute dans les PagesJaunes ? Pour Marie-Frédérique Bacqué, professeur de psychopathologie à l’université de Strasbourg, « la première des choses est de s’adresser à son médecin traitant, qui dispose d’un réseau de psys dans son quartier ».

Coauteur du guide Comment choisir sa psychothérapie, les écoles, les méthodes, les traitements, (Odile Jacob, 2006, 352 p., 23,90 euros), Daniel Widlöcher, psychiatre, psychanalyste, y voit plutôt la tâche du psychiatre : « Il doit être en mesure d’aider la personne à s’orienter vers une combinatoire, médicament, thérapie d’orientation psychanalytique ou comportementale. »

Pour cet ancien président de l’Association psychanalytique internationale, il y a deux grandes manières de traiter la souffrance psychologique : les thérapies de suggestion ou les thérapies de réflexion sur soi. Les premières, qui correspondent au courant comportementaliste, guident le patient, lui donnent des consignes pour qu’il lutte contre les symptômes qui le font souffrir. Les secondes, qui correspondent au courant analytique, aident l’individu à se dégager de ses pesanteurs et de ses déterminismes internes par une réflexion sur soi en faisant parler l’inconscient.

Les deux courants se livrent une compétition acharnée, chacun tentant de disqualifier l’autre. Dans un livre qui vient de paraître (Choisir une psychothérapie efficace, Odile Jacob, 349 p., 22,90 euros), Jean Cottraux, psychiatre et précurseur en France des thérapies comportementales et cognitives (TCC), passe en revue cinq types de thérapie et conclut à l’efficacité des TCC dans la quasi-totalité des troubles pathologiques, les thérapies psychanalytiques ne les égalant que pour les troubles de la personnalité.

Cosignataire du Livre noir de la psychanalyse (sous la direction de Catherine Meyer, Les Arènes, 2005, 830 p., 29,80 euros) et contributeur d’une expertise Inserm controversée sur l’efficacité des psychothérapies, Jean Cottraux considère qu’« un bon thérapeute doit être en mesure d’expliquer son trouble à son patient, de lui dire comment il va procéder, combien de temps cela va durer, combien ça va coûter, et quelles sont les alternatives possibles ».

Mais si les TCC correspondent à des méthodes transposables et reproductibles, il n’en va pas de même des thérapies d’orientation psychanalytique. « Elles n’ont pas de durée prédéterminée. Elles ne s’attaquent pas uniquement au symptôme mais permettent un meilleur épanouissement de la personne, plus de créativité et une plus grande liberté », poursuit Marie-Frédérique Bacqué.

Par-delà le choix du type de thérapie, deux éléments sont déterminants : le professionnalisme bien sûr, mais aussi la relation de confiance. « Ce qui importe n’est pas tant la technique que le psychothérapeute. On est dans le rapport humain, et, les études le confirment, une thérapie réussie repose sur l’alliance thérapeutique », estime Alain Braconnier, psychiatre et psychanalyste.

N’importe quel médecin généraliste, sympathique ou pas, est capable de soigner une angine. Il en est tout autrement d’un psychothérapeute, qui doit faire preuve d’une compréhension bienveillante… « Quand j’adresse des patients à un psychothérapeute, je les préviens que je vais les envoyer chez quelqu’un en qui j’ai confiance, mais que si cette personne ne leur convient pas, ils peuvent revenir me voir », poursuit Alain Braconnier. On peut voir plusieurs psychothérapeutes et faire son choix, l’important est de se sentir compris.

« Je tu(e) il » – Psychanalyse et mythanalyse des perversions – Michel Cautaerts

Perversions narcissiques - Je tu(e) il - Michel Cautaerts« La peste du XXIeme siècle », c’est ainsi que Michel Cautaerts qualifie les perversions narcissiques. La plupart du temps cachées, elles minent la vie d’un grand nombre de victimes, tant au niveau des couples, des familles que des entreprises.

Les perversions narcissiques
Il y a à peine une vingtaine d’années que les mécanismes des perversions narcissiques font l’objet d’études sérieuses. Connues par le grand public sous le nom de « harcèlement moral » ou de « violence perverse » – grâce aux publications de Marie France Hirigoyen -, peu à peu les professionnels de santé, les éducateurs, les juristes, les enseignants, …, s’intéressent à ces comportements qui empoisonnent la vie d’autrui.

Michel Cautaerts nous livre sa riche expérience de thérapeute. Son livre embrasse un horizon des plus larges, il s’adresse à tous ceux qui sont confrontés à ce type de perversion, en premier lieu aux personnes qui ont pour mission d’aider les victimes et aux victimes elles mêmes.

Comment repérer les pervers ?
Si les victimes, dès qu’elles comprennent dans quel piège elles se trouvent, n’ont aucun mal à décrire le comportement de leur bourreau, pour l’entourage immédiat la situation est  plus difficile à cerner. Les pervers narcissiques sont des individus « normaux », la plupart du temps ils apparaissent sous des angles très avantageux. Mais que l’on ne s’y trompe pas : leur action, bien que souterraine, est redoutable et destructrice !

L’auteur liste les caractéristiques du pervers narcissique :

  • « Ses impératifs lui imposent de ne jamais dépendre et de ne jamais pouvoir être pris sur le fait.
  • Il possède tout les droits et autrui aucun.
  • Si la loi existe pour les autres, lui peut la contourner.
  • Il distille dès lors le flou et la confusion, change selon ses attentes, rationalise, fuit les responsabilités qu’il met sur le dos des autres.
  • Il n’a cure d’aucun cadre, de travail ou de relation.
  • Il exploite autrui au nom de l’amitié mais ne lui rend pas la réciproque.
  • Dans la relation, les demandes sont toujours unilatérales.
  • Il met régulièrement l’autre en cause mais ne peut jamais l’être lui-même.
  • Il se présente comme un malheureux, à plaindre et à aider, ce qu’il n’est pas.
  • Sa préférence va aux communications indirectes, à la manipulation à distance ou par des intermédiaires.
  • Il s’entoure de complices mais n’a pas d’amis. »

A cette liste, extraite du chapitre « Victimes et patients », s’ajoutent de nombreux autres points qui se situent sur le même registre.

Comment aider les victimes ?
Par nature, les pervers narcissiques consultent peu, et s’il le font, ils se présentent le plus souvent comme des victimes, ce qui nécessite une grande habilité et une grande expérience des intervenants pour démêler le vrai du faux.

En présence de victimes avérées, les psychiatres, psychanalystes, thérapeutes, …,  doivent impérativement sortir de leur réserve habituelle, expliquer clairement quels sont les mécanismes mis en jeu et aider la victime à les repérer.

Michel Cautaerts décrit les phases de traitement :

  1. Démonter les mécanismes : prise de notes et écueils à éviter ;
  2. La reconquête de l’identité ;
  3. la reprise du développement normal ;
  4. l’individualisation c’est-à-dire la (re)conquête de l’identité.

Le travail du psychanalyste
Un chapitre est consacré au travail du psychanalyste. L’auteur souligne les différences entre la manière jungienne de travailler et les autres. Il rappelle les règles fondamentales et indique que « La recherche de la vérité se situe au cœur du travail psychanalytique et requiert de la part de l’analyste, d’une part, et du patient, d’autre part, qu’ils fassent preuve de respect et d’honnêteté l’un envers l’autre, conditions indispensables à la sécurité des deux. »

La prise de rendez-vous au téléphone, le premier entretien, le cadre des interventions et bien d’autres éléments sont détaillés. Michel Cautaerts met en garde des difficultés et des dangers que doivent affronter les soignants et autres intervenants qui sont en contact avec des pervers narcissiques.

La question du mal
Derrière les perversions se profile la question fondamentale du mal. Réponse à Job, le livre qui s’est présenté à Jung comme une symphonie, sert de fil conducteur aux  questionnements de l’auteur.

Dans sa conclusion l’auteur indique : « Ainsi, le Mal est une puissance qui ne peut être clivée de l’image de Dieu. Aujourd’hui, sa recrudescence inquiète, dans sa forme moderne, liée à l’abstraction et à l’imaginaire d’une toute-puissance entretenue par les perfectionnements techniques considérables auxquels nous avons assisté depuis quelques décennies. En effet, la multiplication des irrespects de tous ordres, l’expansion des procédés pervers qui sont la nouvelle peste, l’efflorescence et l’extraordinaire multiplication des procédés manipulateurs et la réapparition en force des concepts paranoïaques comme celui de droit du sol montrent jusqu’à la nausée que la lutte du Bien et du Mal est dans une phase critique. »

Cette phrase clef termine l’ouvrage : « Il est urgent de réaliser la rencontre des âmes qui prélude au mariage sacré. »

Plusieurs modes de lecture
Cet ouvrage offre plusieurs modes de lecture, les différents chapitres peuvent être abordés directement, selon l’intérêt de chacun. Ce livre s’accompagne de solides bases théoriques, accessibles à tous les thérapeutes (pas seulement jungiens !), mais également à tous ceux qui sont concernés par le sujet. Plusieurs schémas (dont certains repris de Pierre Solié), et des tableaux, aident à la compréhension des mécanismes sous jacents aux troubles de l’identité.

La mythologie occupe une place de choix. L’auteur établit un lien entre le contenu de certains mythes et les situations vécues aujourd’hui dans les couples, les familles ou les organisations petites ou grandes. Les archétypes, véritables moteur de l’humain, sont décrits, ils apparaissent en filigrane de tous les développements. Les contes ne sont pas oubliés, en particulier ceux en relation avec le thème traité.

Préface de Michel Cazenave, éditions de boeck , 460 pages.